Montmédy

Montmédy du XIIIe siècle à la première moitié du XVIIe siècle

Agglomération d’origine médiévale, le site de Montmédy reçoit ses premières fortifications en 1221 lorsque le comte Arnould III de Chiny construit un château sur le promontoire rocheux surplombant le cours du ruisseau de la Chiers. Une enceinte urbaine entoure la Ville Haute pour compléter le dispositif défensif. Vendue au duc de Luxembourg en 1364, elle devient terre du duc de Bourgogne, puis, par le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d’Autriche, elle entre en 1478 dans la Maison d’Autriche. à partir de 1545, Charles Quint remplace le château médiéval par une enceinte triangulaire bastionnée. La Ville Basse reste dépourvue de remparts. Les chantiers de la Ville Haute se poursuivent jusqu’en 1652. La Maison du Gouverneur est construite durant cette période, à l’emplacement du château médiéval qui disparaît.

Vauban à Montmédy

Suite au siège de 1657 dirigé par Vauban au cours duquel il est blessé quatre fois, Montmédy est rattachée à la France par le traité des Pyrénées. Louis XIV, conscient de sa position stratégique unique fait démanteler toutes les citadelles environnantes et charge Vauban de renforcer ce point stratégique. En 1681, Vauban entoure la Ville Basse d’une enceinte à sept bastions, deux demi-lunes et trois portes et reliée à celle de la Ville Haute. Durant ces chantiers, il aménage les remparts de l’enceinte haute par l’ajout d’un chemin couvert externe aux fossés, de casernes et des bâtiments militaires indispensables au bon fonctionnement d’une place-forte. Les casernes sont implantées sur d’anciens jardins mitoyens de la Maison du Gouverneur. Des casemates d’artillerie sont percées dans les fossés sous le front des bastions Connils et Saint-André. à la fin du XVIIe siècle, son action porte sur la Ville Haute dont il rehausse les remparts et approfondit les fossés. Des traverses sont ajoutées sur le chemin-couvert et la demi-lune des Porcs est maçonnée, les parapets sont rehaussés, les places d’armes rentrantes et saillantes sont agrandies. Les fausses braies sont réaménagées pour les tirs rasants. Ces travaux seront réalisés à partir de 1707.

La ville haute aux XVIIIe et XIXe siècles

Le siège de 1870 est un désastre pour Montmédy. Les prussiens bombardent l’intérieur de la ville. L’église Saint-Martin est reconstruite en 1753 sur l’emplacement de l’ancienne église, visible sur le plan de Vauban de 1679. Après 1872, le général Séré de Rivières réaménage la Ville Haute en y édifiant de nombreux casernements enterrés sur plusieurs étages. Mais il considérait la place comme dépassée et de ce fait, inutile à améliorer.

État actuel

L’enceinte de la Ville Basse a été démolie, mais les fortifications de la ville haute sont restées remarquablement intactes, malgré les remaniements successifs engendrés par les guerres. La citadelle avec ses remparts et ses glacis est classée au titre des Monuments historiques en 1991.

Montmédy

Montmédy
49° 31' 13" N, 5° 22' E

Type
enceinte
Ingénieurs
Sébastien le Prestre de Vauban
Département
Meuse
Région
Grand Est
Bibliographie
  • CADY (G.), TOUSSAINT (C.), La place forte de Montmédy. Promenades du patrimoine en pays de Montmédy, Virton, 2006.
  • DE WAHA (G.), Le fidèle et vaillant gouverneur Jean d’Allamont. Nouvelle édition présentée et annotée par Daniel Garrot, augmentée de divers documents concernant le siège de Montmédy de 1657, Saint-Mard, 1999.
  • GABER, Lorraine, la route des fortifications, Metz, 1999.
  • MARTIN (P.), La route des fortifications dans l’Est, Paris, 2007.
  • Ouvrage collectif, Vauban, sa vie, son œuvre, Saint-Léger-Vauban, 1998, p. 61.
Montmédy, plan non daté, Krigsarkivet, Stockholm.
Vue aérienne de Montmédy, GoogleEarth, 19/08/2010.